Les Bahnar, dont le nombre dépasse 170.000 personnes, sont établis essentiellement à l’est des provinces de Gialai et Kontum. Leur langue appartient à la famille Mon-Khmère. Ils pratiquent sur les Hauts-Plateaux la culture sur brulis et sont animistes. Ils vivent en communauté villageoise. Normalement, chaque village possède une maison commune, la plus grande, la plus haute et la plus belle, qui se situe au centre ou près de la porte du village.
Une maison commune, environ de 19m de hauteur, est construite à 3m du sol. Le plancher en bambou, de plus de 90m2, est de forme ovale aux deux extrémités coupées. Le toit, recouvert d’herbe à paillotte, est cintré s’harmonisant avec les autres courbes de la maison dessinées par les murs et les poutres sur lesquelles le toit est ligaturé. Le toit de la maison peut symboliser une voile de bateau ou une hache à l’envers.
L’architecture
Huit gros pilotis sont alignés sur 2 rangées le long des parois de la maison épousant leur forme courbe et formant 4 travées. Chaque travée est composée de 2 pilotis et de 2 poutres transversales. Ces 4 travées sont reliées par 4 poutres longitudinales (2 supérieures et 2 souss le plancher). Ces 4 poutres sont cintrées, donnant la courbe du toit. La charpente se compose de poteaux verticaux, d’un réseau d’entretoises et de poteaux obliques tranversaux, liés par de grands liens de rotin. Les poutres tranversales sont enchassées dans les pilotis. Pour monter le toit, les Bahnar dressent un échafaudage de bambou très original en forme de A.
Les tabous et les rites
La maison commune est construite en saison sèche aux mois de novembre et décembre, après la récolte. Pour que la construction de la maison se déroule sans problème, on respecte un certain nombre de tabous. Avant la montée des poutres, les Bahnar pratiquent un rite de bon augure. Les offrandes sont constituées de viande de porc, de pouletet d’alcool. L’inauguration de la maison donne lieu à une fête villageoise importante qui dure 3 jours et 3 nuits avec un sacrifice de buffle. Autrefois, les femmes ne montaient pas dans la maison commune les jours ordinaires.
Les jeunes gens célibataires et les veuf passent la nuit dans la maison commune. Les invités y sont acceuillis. Les hommes s’y réunissent et les personnes âgées transmettent leur expérience, leur savoir-faire ainsi que les traditions culturels et artistiques. Les rites communaux y sont observés gardés les objets sacrés.
